MON PETIT MAT'IN FUT PORTEUR D'UN REVE LUMINEUX
Vingt ans après l’éclosion de la graine 1ère, un arbre majestueux se dressait dans la cour de la ferme du château, lieu de formation du MAT.
Il avait supplanté le marronnier bicentenaire qui sied là et ses racines puissantes, tout comme ses branches libres exhalaient une énergie renouvelée.
C’était un arbre étrange, cep de vigne et baobab, chêne et saule pleureur, séquoia et fruitier de nos régions…
Ici pointaient des bourgeons, là s’épanouissaient des fleurs-promesses, à droite des fruits mûrs tendaient la main, plus au nord encore des épines vertes et fières défiaient les frimas et en cet autre lieu déjà quelques feuilles atteignaient le jaune, anticipant le noir…
Cet arbre conjuguait en son sein toute l’histoire du MAT et de ses membres. En lui, comme en l’Inconscient, nulle contradiction, nulle opposition mais de toutes parts : coexistence et cocréation.
Plus j’écoutais le rêve et plus l’arbre était là.
En cet instant, il est là ! Et que vous en dire de plus ?
Que le cycle des saisons y est balayé, ou plus exactement unifié en un temps hors temps, un sublime présent, insaisissable à loisir, essence même de vie !
Que cet arbre est accueillant, ouvert aux nichées futures, aux chouettes gardiennes des nuits, aux buses dont le regard perçant nettoie les paysages, aux insectes discrets dont l’écorce est l’enveloppe, aux chrysalides porteuses de lendemain.
Il faut que je me hâte, que j’aille chercher mes outils, de l’eau et du soleil, un peu de sueur et beaucoup de douce attention. Je vais aérer la terre qui foule son pied, lui offrir un compost de qualité, écouter la sourdine de son cœur, entendre sa plainte sous le vent et ses triomphes de jeunes pousses.
L’arbre de tous les possibles du MAT est en bonne voie, chacun de son souffle est appelé à participer au chant de sa croissance et de la nôtre à tous.
Si je devais le dessiner… ? Ce serait œuvre collective.
Joëlle Cornelisse-Saigre