




PENSEES
Sans hésitation, je traine mon chagrin sur les pavés de la ville nouvelle
La fontaine du puits d’or n’en finit pas de sécher ses larmes
Une furieuse envie de danser mon chagrin là !
Au beau milieu de la rue qui porte mes pas incertains
Est-ce là mon reflet dans l’eau ridée ?
Inspiration tu me cueilles là où je pensais qu’il n’y avait plus d’espoir
Au coucher du soleil, la petite dame toute seule sur le banc
Un pied dans le vide
Bat la mesure du temps
Dans le ciel printanier
Légère, fugace,
L’ail de l’oiseau comme un cœur
Amoureux charmé
La peau, la vieille peau qui colle, chère au cœur qui languit
C’est par lambeaux qu’elle se détache, résiste, repousse,
Affolée de cet inconnu qui s’offre
Elle cherche à se cogner, avide de sensations intenses
Métro
Je prends les petits cœurs du t-shirt de la dame blanche,
Le boubou ensoleillé de la dame noire,
Celle-ci est ronde comme la lune, je me love en son sein
Celle-là porte des diamants aux oreilles,
Lumière quand la mort vient de frapper
De façon compulsive je reprenais la plume
Comme un hoquet, un rot qui libère
J’écrivais à perdre haleine, espérant te rattraper sur le chemin
Elle a une ombrelle blanche à dentelles et des roses dans son cabas
Oser, oser respirer
Me gaver des couleurs de l’arbre devant ma fenêtre
Me saouler du chant de l’oiseau qui répond au printemps pluvieux
Oser sourire pour rien et pour plus petit encore
Je veux vibrer comme la feuille soulevée par la brise
Laisser le chant du monde me traverser et puis encore me renverser
Je veux être cette fleur qui s’ouvre au regard sans s’en enorgueillir
Cet arbre qui offre son fruit au passant sans peur d’être abusé
Je veux, le cœur ouvert avancer dans ma vie, en prise avec mes forces et mes faiblesses
Consciente que la joie et la tristesse sont les deux rives d’un même fleuve
Le son de la nature nourrie et ravive l’âme blessée
Sophie Laizé-Lurcel