


PETIT POEME DE MES INSOMNIES
Les mots
Trois heures du matin
Mon souffle vainement cherche le sommeil
Ça frappe à la porte
Pas envie d’entendre
Qui ose à la fin ?
Recroquevillée, forme sans nom, je refuse le dialogue
Attiré par un trait de lumière, la porte s’entrouvre
Ils sont là, toute une foule dans l’attente
L’un timidement, rouge de ce qu’il ose, entre, léger comme un papillon se pose.
Rapidement sans demander la permission, un autre et un troisième
Je les regarde ces incompris, gardés sous le joug de leur bourreau
Ces noms, ces verbes, ces adjectifs, toutes ces lettres qui dansent et s’accordent
Je suis émue de leur présence
Telle une horde sauvage, ils se mettent en mouvement, composent, s’attroupent, recommencent.
Enivrée par la danse, je laisse faire le rythme incessant qui m’entraîne.
Ils arrivent par vagues et sans relâche me tiennent en éveil.
Les yeux en corolle, je ris d’une telle scène.
Eux que je pensais à jamais bannis se pressent.
Ça chuchote, se fait entendre, entonne un chant qui me bouleverse.
Cette nuit là, le sommeil s’est fait attendre …
Sophie Laizé-Lurcel