Le Mouvement d'Art-Thérapeutes Logo horizontal

Documentation

le mat articles

Les Ateliers du MAT à Reims

Les Ateliers du MAT à Reims

Organisés par le CHA Mat (MAT Champagne-Ardennes)
Du 25 au 28 octobre 2016

« Cueillir des perles »

Mardi 25 octobre 2016, 18h20. J’ouvre la porte. S’immisce en moi le son du piano à bretelles (l’accordéon joué par Nicole Derda) et d’un agréable brouhaha convivial. C’est l’apéro gourmand d’avant la conférence. J’aperçois des visages connus, d’autres inconnus qui finalement deviendront tous familiers. Un peu de liquide, un peu de solide, un peu de salé, un peu de sucré. Une serviette pour s’essuyer la bouche avant de dire bonjour à la dame ou bonsoir au monsieur. Retrouver des connaissances et faire de belles connaissances. Et puis nous prenons place sur les chaises alignées.

Yves Lefebvre, psychanalyste et membre du CA du MAT, débute sa conférence. A la façon d’Annick de Souzenelle, il compare les thérapeutes à des « cueilleurs de perles ». Il précise que les thérapeutes sont là pour accompagner des personnes à devenir sujets de leur propre vie, pour entendre un langage et non pour guérir une maladie. L’art-thérapie doit permettre un retour aux sources :  retrouver à son propre rythme le chemin de son imaginaire créatif ;  retrouver une pulsion originaire de la vie, d’avant les névroses. L’art-thérapie permet la création d’une œuvre (la psychanalyse aussi, mais l’œuvre ne se voit pas) qui devient un tiers entre le thérapeute et la personne accompagnée. La psychanalyse, en s’officialisant, a perdu son côté révolutionnaire et subversif. Elle se sclérose. Gageons que cela n’arrive pas à l’art-thérapie, qui perdrait de son âme par trop d’institutionnalisation. La psychanalyse pourrait servir à mettre du masculin dans l’art-thérapie qui elle pourrait servir à nourrir de féminin la psychanalyse. Belle introduction à cette semaine d’art-thérapie à Reims.

Du mercredi 26 au vendredi 28 octobre, je vivrai ensuite 5 ateliers animés par les art-thérapeutes champardennais : masques ; dessin, peinture, collage ; marionnettes ; écriture ; clown. J’ai été émue par la diversité mélangée des personnes participant à ces ateliers : patients d’art-thérapeutes, apprentis art-thérapeutes, enfants, adultes, petits-enfants, grands-parents, femmes (surtout), hommes (quand même), Français, Brésiliennes, Ukrainiennes, bénévoles de GEM (groupes d’entraide mutuelle), résidents et éducateur d’une communauté L’arche, etc. Rapidement, grâce au langage universel de la création, grâce au contenant, grâce à la bienveillance de chacun-chacune, l’alchimie du groupe (des groupes) opère. Nous créons de concert, dans des ambiances d’émulation ; nous rions beaucoup, pleurons aussi, partageons, nous apprivoisons. Je suis tour à tour migrant, oiseau migrateur, membre d’une tribu de l’Océan indien, Pablo-Robinson sur une île déserte, professeur de méditation, fleur dans un bouquet… Une expérience grandement intéressante pour l’apprentie art-thérapeute que je suis, commençant depuis peu à arroser la graine de son être thérapeute. Et une envie de rendre la pareille, d’accueillir aussi, d’animer (mettre en vie, réveiller la vie), d’accompagner, d’offrir des contenants et de « cueillir des perles ».

Juliette CHERIKI-NORT
Apprentie art-thérapeute
en 1ère année au MAT – 2016

Arrière plan jaune
Arrière plan bleu