Pour chacun de nous l’heure de la rentrée a sonné… Bien que nous ne vivions pas tous au rythme des enseignants, l’enfant en nous a intégré ce mois de septembre comme un commencement et il se fait entendre : « Cette année c’est décidé, je m’inscris dès que possible aux cours de trompette, de castagnettes et de claquettes, je ressors mes baskets, ma raquette et surtout mon épuisette ! ».

C’est la rentrée… Aussi nous envisageons vite de ressortir.

Qu’il est difficile de rentrer chez soi après quelques jours ou quelques semaines d’errance, de vacance. Pourtant ce lieu n’était pas vraiment un chez soi, et nous le savons bien.

« Mais c’est l’heure ! » L’heure de quoi ?

De ramasser ses effets un peu partout éparpillés, de s’en parer, s’en emparer, ou de les jeter parce qu’inutilisables ici. C’est la fin d’un abandon, d’une flottaison, nous rentrons à la maison. Nous croyions nous y retrouver mais en y regardant bien, ce chez soi s’est un peu déplacé, comme à chacun de nos retours de voyages d’ailleurs. C’est donc l’heure de la rentrée vers un nouveau centre de nous.

Et si nous prenions le temps de nous y installer un peu, d’y respirer ses nouvelles musiques du silence battant une cadence de vie inédite ? Et si nous savourions ces nouveaux accords sans peurs, sans enjeux ? Par ancrage du cerf-volant et recueil du migrateur, c’est le temps de la douceur du nid. Un refuge qui même s’il n’est qu’un point entre deux vides – l’un du « déjà joué » et l’autre du « à inventer » – est notre seul lieu en propre.

Aussi, avant de trop vite chercher à sortir en trottinette, en bicyclette, en fourgonnette, et si nous prenions le temps de rentrer, de commencer par  remettre notre noyau au milieu de notre cerise ?

Parce que c’est l’heure, je vous souhaite une bonne rentrée !

Nicole Derda