Le Mouvement d'Art-Thérapeutes Logo horizontal

Documentation

Peinture

Regard sur l’élection américaine

Regard sur l’élection américaine

La majorité des citoyens américains a donc élu un marchand provocateur et grossier devant qui notre Marine nationale fait figure de modérée, après la campagne la plus médiocre et la plus coûteuse de l’histoire américaine. On peut alors s’inquiéter ou s’indigner et venir hurler avec les loups, selon l’inclinaison facile de la « quotidienneté moyenne » dont parlait Heidegger. Il circule même des pétitions à succès, pour dire au président élu qu’il ne devrait pas être le président élu…

Mais pourquoi ne pas plutôt y mettre de la pensée ? Et se demander d’abord ce qui a pu pousser une telle majorité de gens qui ne sont évidemment pas tous idiots à élire le candidat le plus anti «politiquement correct» ? Et à ne pas voter pour celle qui présentait pourtant une belle façade démocrate et qui aurait été la première femme présidente après le premier Noir dans cette noble Amérique qui nous sert de modèle et de phare ? Pourquoi donc une si grande révolte des classes moyennes américaines ? Quelle souffrance et perte d’identité exprime-t-elle ? La question nous concerne parce que nous imitons d’habitude l’Amérique avec quelques années de retard.

Certes on connaissait la très grande intimité des Clinton avec les milieux industriels de l’armement et avec les financiers pétris d’idéologie libérale américano-mondialiste, mais qui osait en parler chez nous, quand nos médias préféraient se gargariser des rodomontades trumpistes et prédire son échec? Or, c’est l’imprévu qui a gagné. Et nous voilà devant le risque d’une Amérique qui se replierait sur elle sans même plus vouloir nous imposer son mode de vie, sa culture, sa langue et sa malbouffe ? Quel effroi, nous risquerions, si Trump s’avérait capable d’appliquer son programme, de ne plus avoir de modèle à copier et par conséquent de devoir prendre en main notre propre destin !

Et s’il y avait comme le croyait Jung un inconscient collectif qui conduisait finalement les peuples vers leur propre accomplissement ou vers leur inexorable déclin, par des chemins inattendus ? L’axe des bons et des méchants, si cher aux feuilletons américains, ne serait alors qu’un clivage artificiel dans une réalité beaucoup trop complexe pour nos idéologies.

Yves Lefebvre

Arrière plan jaune
Arrière plan bleu